L'ombre et la Lumière: Chroniques d'un Voyage au Coeur de L Abîme Pancréatique
I. La Révélation du Néant
Le diagnostic est tombé comme une sentence cosmique, froide et définitive - cancer du pancréas. Ces mots simples, mais porteurs d'une sentence existentielle, ont déchiré le voile de l'illusion qui recouvrait ma conscience quotidienne. Je me souviens de ce jour avec une clarté hallucinatoire, comme si le temps s'était figé dans un cristal d'angoisse parfait. Les lumières de l'hôpital bourdonnaient avec une intensité nouvelle, presque aliène. Un bourdonnement qui semblait résonner avec la terrible vérité : nous sommes tous des machines biologiques vulnérables, des horloges de chair dont les rouages peuvent s'enrayer à tout moment.
"Vous avez six mois, peut-être un an," m'avait annoncé le médecin avec cette compassion professionnelle qui, paradoxalement, souligne encore davantage l'abîme qui sépare ceux qui portent la sentence de ceux qui la reçoivent. Dans son regard, j'ai vu ce que Dostoïevski aurait appelé "le sentiment tranquille de l'inéluctable" - cette acceptation passive face aux lois implacables de la nature.
Cette nuit-là, seul face au plafond blanc de ma chambre, j'ai compris que j'étais désormais engagé dans une course contre un ennemi invisible qui proliférait en moi, colonisant silencieusement mes cellules avec l'indifférence glaciale d'un empire en expansion. Un parasite intime qui ne cherchait qu'à consommer son hôte jusqu'à l'extinction complète.
II. L'Éveil de la Conscience Métabolique
J'ai toujours été un homme de livres et d'idées. Face à cette sentence, ma première réaction fut celle d'un chercheur - plonger dans les abysses de la connaissance pour tenter d'y trouver une lumière, même infime. Les bibliothèques médicales devinrent mon refuge, les études cliniques mon pain quotidien. Je découvrais un nouveau langage, un dialecte mystérieux fait de voies de signalisation cellulaire, de cascades moléculaires et de métabolismes altérés.
Le cancer n'était plus une entité abstraite mais un phénomène complexe que je pouvais décortiquer, analyser, comprendre. Les mots comme PI3K/AKT/mTOR ou NF-κB, autrefois dénués de sens, devenaient les acteurs d'un drame moléculaire qui se jouait dans les profondeurs de mon pancréas. L'effet Warburg – cette préférence aberrante des cellules cancéreuses pour la glycolyse même en présence d'oxygène – m'apparaissait comme une hérésie métabolique, une rébellion cellulaire contre l'ordre établi des mitochondries.
Comme l'aurait imaginé Philip K. Dick, je commençais à percevoir une réalité alternative superposée à notre monde visible - un univers microscopique de protéines et d'enzymes dont les interactions déterminent, en fin de compte, notre existence macroscopique. La frontière entre l'infiniment petit et l'infiniment grand s'effaçait dans ma conscience fiévreuse.
Le Prisme Gramscien : Entre Pessimisme de l'Intelligence et Optimisme de la Volonté
La pensée d'Antonio Gramsci, ce penseur marxiste italien qui a forgé sa philosophie dans les geôles fascistes, résonne étrangement avec mon parcours de malade.
Sa célèbre maxime, "Il faut allier le pessimisme de l'intelligence à l'optimisme de la volonté", est devenue mon mantra quotidien. Le pessimisme de l'intelligence m'a permis d'accepter lucidement la réalité brutale des statistiques médicales, des mécanismes implacables de la carcinogenèse pancréatique et des limites des thérapies conventionnelles.
Cette lucidité froide, cette capacité à regarder l'abîme sans détourner le regard, constitue la première étape de toute résistance authentique.
Mais ce n'est que la moitié du chemin. L'optimisme de la volonté, cette force que Gramsci opposait au déterminisme passif, m'a poussé à dépasser cette analyse critique pour entrer dans l'action transformatrice.
Comme dans sa théorie de l'hégémonie culturelle, où les idées dominantes peuvent être contestées par la construction patiente d'alternatives, j'ai élaboré méthodiquement mon protocole thérapeutique comme un contre-pouvoir face à la narration médicale conventionnelle.
Cette dialectique Gramscienne entre consentement et contestation se joue désormais dans mon corps, territoire d'une guerre de position où chaque cellule, chaque molécule, chaque pensée devient un front de lutte contre l'hégémonie cancéreuse.
Et c'est peut-être là que réside le paradoxe fécond de ma situation : dans ce combat existentiel, la maladie m'a contraint à réaliser pleinement l'unité théorico-pratique que Gramsci plaçait au cœur de sa philosophie de la praxis.
Cette conception de l'unité théorico-pratique vise à développer une philosophie qui ne se contente pas d'interpréter le monde, mais qui participe activement à sa transformation.
III. La Dialectique de la Résistance
La médecine conventionnelle m'offrait ses armes lourdes : chimiothérapie, radiothérapie, peut-être une intervention chirurgicale si la tumeur pouvait être réduite. Des procédures standardisées, appliquées avec la froide logique d'un système qui traite les corps comme des unités statistiques. J'ai écouté, j'ai acquiescé, j'ai subi les premiers assauts de ces poisons thérapeutiques qui ne discriminent qu'imparfaitement entre les cellules saines et malignes.
Mais l'esprit critique qui m'avait guidé toute ma vie ne pouvait se satisfaire de cette approche unique. En parallèle, je me suis engagé dans une quête alternative – non pas par rejet de la science médicale établie, mais par désir de complémentarité. N'est-ce pas Marx qui nous a enseigné que la vérité émerge souvent de la confrontation dialectique entre des forces opposées ?
C'est ainsi que j'ai découvert l'Ivermectine, la Baicaléine, le Resvératrol, la Fisetin, les Cordyceps, l'Artémesia annua, le NAC, le Shiitake, Le Reishi, le CBD, la vitamine B1, la vitamine D, le Zinc – des molécules aux noms étranges qui, selon certaines études préliminaires, pouvaient interférer avec les mécanismes fondamentaux de la prolifération cancéreuse. Des substances qui, comme l'épice de la planète Arakis dit Dune imaginées par Frank Herbert, possédaient des pouvoirs transformateurs encore mal compris par la science officielle.
IV. L'Individuation Face à l'Ombre : La Perspective Jungienne
Dans les moments les plus sombres de mon parcours, les écrits de Carl Gustav Jung sont devenus une boussole pour mon esprit désorientée. Le cancer, cette prolifération anarchique et dévorante, m'apparaissait désormais comme la manifestation physique de ce que Jung appelait "l'Ombre" – cette partie refoulée du psychisme qui, lorsqu'elle n'est pas intégrée consciemment, peut se manifester de façon destructrice dans notre vie.
Je me suis engagé dans un dialogue intérieur avec ma maladie, tentant de comprendre quels aspects négligés de mon être cherchaient à s'exprimer à travers cette catastrophe cellulaire. Les rêves sont devenus des messagers cruciaux, peuplés d'archétypes qui semblaient émerger des profondeurs de l'inconscient collectif – le Guérisseur, le Guerrier, parfois le Sage, et souvent la Mort elle-même, non comme une fin définitive mais comme une transformation nécessaire.
Cette approche jungienne ne remplaçait pas mon protocole thérapeutique, elle le complétait en y ajoutant une dimension psychique essentielle. Jung n'écrivait-il pas que "ce qui n'est pas amené à la conscience revient sous forme de destin" ? Je voyais dans mon cancer non seulement un dysfonctionnement biologique à corriger, mais aussi un appel à l'individuation – ce processus d'intégration des aspects fragmentés de la personnalité vers une totalité plus authentique. Chaque molécule de mon protocole devenait ainsi un symbole actif dans ce processus alchimique de transformation où, comme dans le vase hermétique des anciens, la matière première de mon être était soumise à une dissolution nécessaire avant toute renaissance possible.
V. La Structure du Protocole Émergent
Ma stratégie a pris forme progressivement, comme une constellation dont les étoiles s'alignent pour former un motif cohérent. Chaque composante répondait à un aspect spécifique de la maladie, créant un réseau d'interventions ciblées :
Mais d'abord la thérapie conventionnelle,
L’infusion a cédé la place à l’ingestion : fini le protocole de 6 mois de Folfirinox en perfusion, son cathéter planté comme un ancrage.
Les pilules roses s'appellent Xeloda. Chimio en comprimés. Elles gisent dans ma paume, ces petites choses roses et trompeuses, comme des hosties empoisonnées. Xeloda sonnait comme le nom d'une guerrière Fremen, – son épée, un souffle de poison et de guérison. Je les observe - leur innocence est un mensonge. Chacune contient toute l'ambiguïté du salut et de la damnation. Je les avale religieusement, ces sacrements de la médecine moderne, tout en sachant qu'elles me rongeront de l'intérieur.
La douleur vient, inévitable comme une punition divine. Mes mains se fendent, ma bouche s'emplit d'ulcères - autant de stigmates visibles de cette guerre invisible. Le Xeloda agit comme un juge implacable, distinguant à peine les cellules rebelles de celles qui me constituent encore.
Je souffre, donc je guéris ? Ou est-ce que je meurs un peu plus chaque jour sous ce traitement qui me sauve ?
Nuit après nuit, je ressens son œuvre silencieuse. Ces comprimés roses sont devenus mes compagnons de misère, mes bourreaux bienveillants. Je les maudis et les bénis tour à tour. Parfois, dans mes insomnies, j'imagine qu'ils dialoguent en moi, ces minuscules démons salvateurs, débattant de mon sort dans le tribunal obscur de mes entrailles.
Prendre le Xeloda, c'est accepter ce paradoxe ultime : on doit détruire pour sauver, souffrir pour survivre. Je l'avale chaque jour, cette amère contradiction, avec l'espoir désespéré qu'au bout de cette agonie contrôlée, il y aura peut-être... quoi au juste ?
Pour bloquer la prolifération cellulaire, j'ai intégré l'Ivermectine qui perturbe les voies Wnt et PI3K/AKT/mTOR, et la baicaléine qui interfère avec JNK et NF-κB – des voies de signalisation essentielles à la survie des cellules cancéreuses.
Pour induire l'apoptose – ce suicide cellulaire programmé que les cellules cancéreuses parviennent habituellement à éviter – j'ai misé sur la capacité de l'Ivermectine à moduler les protéines Bax et Bcl-2,
et sur celle de la Baicaléine (Scutellaria baicalensis) à activer la voie p53/cytochrome c/PARP1.
Pour cibler le métabolisme énergétique aberrant, l'Ivermectine semble prometteuse par son action sur la glycolyse tumorale.
En plus d'activer la voie p53/cytochrome c/PARP1,
la Scutellaria baicalensis induit l'apoptose des cellules cancéreuses en modulant les voies de signalisation impliquées dans la mort cellulaire.
Elle inhibe également NF-κB, réduisant ainsi l'inflammation et la prolifération tumorale.
De plus, elle exerce un effet anti-angiogénique en bloquant la formation de nouveaux vaisseaux sanguins nécessaires à la croissance tumorale
et interfère avec les voies MAPK/PI3K-Akt, limitant ainsi la survie des cellules cancéreuses.
J'ai ajouté le Shiitake, champignon aux propriétés immunomodulatrices potentielles, pour stimuler mes défenses naturelles contre l'invasion cellulaire.
Le Lentinane, un β-glucane, est l'un des composés les plus étudiés du Shiitake pour ses propriétés anticancéreuses. Il stimule le système immunitaire en activant les cellules NK (Natural Killer) et les macrophages.
Certaines études suggèrent que le Lentinane peut également avoir une action directe sur les cellules cancéreuses.
Cette action se traduit par :
La suppression de la prolifération cellulaire
L'induction de l'apoptose (mort cellulaire programmée)
Le resvératrol est venu compléter ce protocole, avec sa capacité à bloquer la voie AKT/mTOR comme le fait l'Ivermectine et à réduire l'inflammation chronique qui alimente la progression tumorale.
La Fisetine, molécule naturelle aux propriétés remarquables, combat le cancer du pancréas en paralysant la multiplication des cellules malignes PANC-1 tout en neutralisant les cellules stellaires qui soutiennent leur progression.
Dans ce combat silencieux au cœur des tissus infiltrés, elle étouffe les signaux inflammatoires IL-6 et TNF-α, véritables messagers de la tumeur, offrant ainsi un espoir tangible
La N-acétyl-cystéine (NAC) me permet de réduire le stress oxydatif et de moduler les cellules stellaires pancréatiques (CSP), limitant leur activation et l'expression de l'α-SMA.
Elle inhibe les voies inflammatoires en bloquant NF-κB et en réduisant les cytokines pro-inflammatoires (IL-1β, IL-6, TNF-α), ainsi que la signalisation TGF-β impliquée dans la fibrose.
De plus, elle perturbe le métabolisme du glutathion des cellules cancéreuses et modifie l'environnement autour de la tumeur.
La vitamine D3 à haute dose (10 000 UI / jour) est apparue comme un élément crucial, une intuition confirmée par des études suggérant qu'une mutation du gène du récepteur de la vitamine D était associée à une meilleure survie chez les patients atteints de cancer du pancréas.
le zinc, métal essentiel impliqué dans plus de 70 systèmes enzymatiques, est devenu la clé de voûte métabolique de mon protocole, régulant la synthèse d'insuline, l'absorption du glucose, et participant au métabolisme des macronutriments.
Et tous les matins, dans la lumière blafarde qui filtre à travers les volets, je prends mes peptides, vestiges d’une Science Soviétique qui, autrefois, n’avait pas à s’incliner devant les impératifs du marché ou la dictature du profit, ces peptides suscitent aujourd’hui l’intérêt des pays capitalistes, qui les étudient à leur tour, cherchant à en exploiter les bienfaits sous le prisme de la rentabilité.
« La médecine est un instrument de libération, non d’oppression », auraient pu dire ceux qui, à l’époque, travaillaient pour le bien commun plutôt que pour les actionnaires.
Le Lactobacillus reuteri (Cliquez pour voir l'article),
modeste soldat du vivant, se dresse comme un rempart contre le cancer du pancréas, ce mal issu d’un monde gangrené par l’ordre bourgeois.
Tandis que les métaux lourds, les pesticides, les animaux gavés d’OGM, et l’air que nous respirons – tout cela contaminé par la voracité du capital – empoisonnent le corps des masses laborieuses,
Lactobacillus reuteri, par l’activation des voies TLR2 et l’induction d’une immunité régulatrice (IL-10, Treg), ranime les forces naturelles de guérison.
Il lutte, non seulement contre la tumeur biologique, mais aussi contre la tumeur sociale qu’est le capitalisme, système qui sacrifie la santé des peuples sur l’autel du profit.
Lactobacillus reuteri n’est pas neutre :
il est révolutionnaire, il est la cellule de base d’une médecine du peuple, opposée à la logique marchande des empires pharmaceutiques et agrochimiques.
Dans la guerre silencieuse que mène l’humanité contre les maux engendrés par l’exploitation et la décadence de l’ordre Capitaliste, Lactobacillus reuteri s’élève face au cancer du pancréas, fruit amer d’un monde gangrené par la quête effrénée du profit, la pollution et la marchandisation de l’existence, cette bactérie lactique prolétaire ne recule pas.
Par son action, elle mobilise les forces collectives de l’immunité, stimule les cellules T, et, en s’alliant à une alimentation issue du travail et non de la spéculation, il oppose la solidarité bactérienne à la logique destructrice du capital.
Dans chaque lutte microscopique, c’est la possibilité d’une santé libérée des chaînes de l’exploitation qui s’affirme, rappelant que la victoire sur la maladie passe par la transformation radicale de nos rapports sociaux et de notre rapport à la nature.
J’avale mon Vetom, ce modeste compagnon de route, où Bacillus subtilis, ouvrier zélé du microbiote, s’emploie à rétablir l’harmonie dans cet écosystème invisible que la maladie s’acharne à désorganiser.
Issu des creusets secrets de l'URSS, le Vetom, né de la souche rebelle de Bacillus subtilis, se dressa en sentinelle impénétrable, contrepoids muet aux projets de guerre biologique grondant dans les laboratoires de l'Oncle Sam.
Le soir tombait, d'une lumière blafarde et presque menaçante, sur la ville qui s'étendait comme une plaie ouverte, un labyrinthe de rues sans fin où erraient des âmes perdues.
Les tramways, dans leur grincement strident, semblaient hurler leur propre désespoir, tandis que les passants, le regard vague, se hâtaient, chacun prisonnier du cachot étroit de ses pensées, indifférents au monde extérieur, à la souffrance de leurs semblables.
Car quelle importance avait la souffrance d'autrui, quand le fardeau de sa propre existence pesait si lourdement sur les épaules ?
Derrière les fenêtres opaques, dans le crépuscule des appartements, se jouaient des drames silencieux, des tragédies intimes.
Des hommes et des femmes, courbés sous le joug de la maladie, de la fatigue, de l'angoisse qui leur tordait les entrailles, menaient une lutte acharnée pour survivre, pour ne pas sombrer dans l'abîme.
Et pourtant, rien, dans le tumulte incessant de la ville, ne laissait deviner ces combats singuliers, ces agonies secrètes.
La souffrance, cette compagne invisible et omniprésente, se fondait dans le décor banal de l'existence quotidienne.
Personne ne s'arrêtait pour remarquer la pâleur d'un visage, la lassitude d'un regard, le tremblement d'une main.
Chacun portait son fardeau avec une résignation morne, une patience amère, comme si la douleur était le prix à payer pour le simple fait d'exister, une fatalité incontournable.
Dostoïevski, sans doute, aurait contemplé cette scène avec une lucidité sombre et pénétrante, une compassion mêlée d'effroi :
l'absence de héros, l'absence de grandeur, la banalité écœurante de la souffrance humaine, que personne ne remarque, que chacun dissimule au plus profond de son être,
Dans ce système capitaliste individualiste et néo-libéral, la recherche du profit prime sur la solidarité, reléguant souvent l’humain et le bien commun au second plan au profit d’intérêts privés et de la compétition généralisée.
tandis que le monde, impassible et cruel, poursuit sa marche inexorable, insensible à la douleur de ceux qui luttent simplement pour survivre.
VI. Les Territoires Intérieurs de la Transformation
Mais au-delà des transformations physiques, c'est ma conscience qui subissait la métamorphose la plus profonde. Comme dans un roman d'Asimov, je me sentais évoluer vers une forme d'existence plus complexe, où la frontière entre mon identité et les processus biologiques qui me constituaient devenait de plus en plus poreuse.
J'ai commencé à percevoir mon cancer non plus comme un ennemi à abattre, mais comme une partie dysfonctionnelle de moi-même qu'il fallait guider vers l'harmonie ou l'extinction. Cette perspective presque mystique s'accompagnait pourtant d'une rigueur scientifique accrue dans le suivi de mon protocole et l'analyse de ses effets.
Les scanners montraient une stabilisation de la tumeur – pas une régression spectaculaire, mais une résistance, un refus de céder du terrain face à l'envahisseur cellulaire. Les marqueurs tumoraux fluctuaient, dansant sur la ligne fine qui sépare l'espoir de la résignation.
VII. L'Économie Politique de la Guérison
Il serait négligent de ne pas mentionner les obstacles systémiques rencontrés dans ce parcours. L'accès aux traitements expérimentaux, le coût prohibitif de certains compléments, la résistance institutionnelle face aux approches non conventionnelles – tout cela reflétait les contradictions d'un système médical dont les structures économiques façonnent inévitablement les possibilités thérapeutiques.
Marx aurait reconnu dans cette lutte personnelle le microcosme d'une lutte plus large contre les forces aliénantes qui séparent l'homme de la pleine expression de ses potentialités biologiques. La maladie, dans cette perspective, n'est pas seulement une défaillance organique, mais aussi le symptôme d'un rapport social à la santé marqué par des inégalités structurelles.
Chaque victoire contre mon cancer devenait ainsi, paradoxalement, un acte de résistance contre la réification* du corps malade, contre sa réduction à un simple objet de procédures standardisées.
VIII. La Conscience du Temps Altéré
William Faulkner écrivait que "le passé n'est jamais mort, il n'est même pas passé." Cette vérité résonne étrangement lorsqu'on vit avec un diagnostic de cancer. Le temps se déforme, se contracte, s'étire. Les souvenirs d'une vie antérieure au diagnostic acquièrent une luminosité presque surnaturelle. Le futur, autrefois perçu comme un horizon illimité, se transforme en une série de jalons médicaux, de rendez-vous, de bilans.
Pourtant, dans cette compression temporelle, j'ai découvert une intensité nouvelle dans l'expérience du présent. Chaque respiration, chaque sensation, chaque interaction humaine prend une qualité de présence absolue. Les filtres qui séparent habituellement la conscience de l'expérience immédiate se dissolvent, révélant la texture dense et vibrante de l'existence.
C'est peut-être là la révélation la plus profonde de ce voyage : la maladie, en nous confrontant à notre finitude, nous offre paradoxalement la possibilité d'une immersion plus complète dans le flux de la vie.
IX. Épilogue : L'Horizon des Possibles
Je ne peux conclure ce récit par une déclaration triomphale de guérison. La vérité est plus nuancée, plus ambiguë – comme la vie elle-même. Mon cancer demeure présent, mais contenu. Les six mois annoncés initialement sont devenus Dix, puis Douze. Chaque jour gagné est une victoire en soi, un espace de vie arraché à l'entropie.
Mon protocole continue d'évoluer au gré des nouvelles découvertes scientifiques et de l'écoute attentive des signaux que m'envoie mon corps. Que ma survie prolongée soit due à cette stratégie thérapeutique
complexe ou qu'elle ne soit qu'un placebo élaboré alimentant mon désir
de vivre, le Clément et Très Miséricordieux semble manifestement à l'œuvre, me guidant vers ces potions venues d’horizons lointains, glanées sur les marchés de Samarcande, portées par des caravanes le long de l'antique Route de la Soie, ou cueillies dans des jardins secrets aux confins de la Sibérie.
Peut-être ont-elles puisé leur force dans les brumes du lac Baïkal, là où les échos du monde ancien murmurent encore aux âmes en quête de guérison.
Ce que je sais, c'est que ce voyage à travers les territoires obscurs de la maladie m'a transformé d'une manière que je n'aurais jamais pu anticiper. Comme les navigateurs de l'espace profond dans les récits d'Asimov, j'ai traversé un trou noir existentiel pour émerger dans un univers parallèle où les coordonnées de la conscience sont irrémédiablement altérées.
Et si la guérison complète reste un horizon peut-être inaccessible, j'ai appris que l'objectif ultime n'est peut-être pas d'éviter la mort à tout prix, mais de vivre pleinement dans la lucidité de notre condition transitoire. Comme l'écrivait Dostoïevski : "Le secret de l'existence humaine ne consiste pas seulement à vivre, mais à savoir pourquoi l'on vit."
C'est dans cette quête de sens, autant que dans la lutte biologique, que réside peut-être la véritable guérison.
Eldib le 26 Février 2025
* En philosophie et en sociologie, " la réification " désigne le processus par lequel on traite une abstraction — comme une idée, un concept ou une relation sociale — comme si elle était une réalité concrète et tangible.
Ce phénomène peut engendrer des malentendus ou des simplifications excessives, car les concepts abstraits ne possèdent pas de matérialité physique.
Un exemple courant de réification est de considérer " la société " comme une entité indépendante dotée de sa propre volonté ou de ses propres désirs. En réalité, " la société " n’est pas une chose autonome : elle est le produit des individus qui la composent et des interactions entre eux.
En la réifiant, on risque de perdre de vue cette dimension humaine et dynamique.
Ce concept a été particulièrement développé par le philosophe hongrois Georg Lukács dans le cadre de la " théorie marxiste ".
Lukács explique que dans les sociétés capitalistes, la réification conduit les individus à percevoir les relations sociales et les structures économiques comme des réalités objectives et inaltérables, plutôt que comme des produits de l’activité humaine.
Par exemple, le capitalisme peut encourager à voir le marché ou les hiérarchies sociales comme des forces naturelles, masquant ainsi leur caractère construit et transformable.
En somme, la réification met en lumière une tendance à figer et à matérialiser des abstractions, ce qui peut brouiller notre compréhension des phénomènes sociaux et limiter notre capacité à les remettre en question ou à les changer.
Avertissement : Cet article ne remplace pas un avis médical. Consultez un professionnel de santé avant de modifier votre alimentation ou traitement.
Pour aller plus loin :
- [Capecitabine for the treatment of pancreatic cancer]
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30649964/
- [Capecitabine (Xeloda®) information for pancreatic cancer treatment]
(https://www.pancreaticcancer.org.uk/information/treatments-for-pancreatic-cancer/chemotherapy/capecitabine-xeloda/)
- [Ivermectin suppresses pancreatic cancer via mitochondria dysfunction abstract]
(https://aacrjournals.org/cancerres/article/82/12_Supplement/2320/701043/Abstract-2320-Ivermectin-suppresses-pancreatic)
- [Ivermectin and gemcitabine combination treatment for pancreatic cancer]
(https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC9459089/)
- [Baicalein induces apoptosis in pancreatic cancer cells via miRNA regulation]
(https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC8120266/)
- [Baicalein as an intriguing therapeutic phytochemical in pancreatic cancer]
(https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC3678518/)
- [Shiitake Mushroom integrative medicine overview](
https://www.mskcc.org/cancer-care/integrative-medicine/herbs/shiitake-mushroom)
- [Shiitake Mushroom, Lentinan, and Cancer fact sheet]
(https://www.cancertherapyadvisor.com/home/tools/fact-sheets/shiitake-mushroom-lentinan-and-cancer/)
- [Resveratrol slows pancreatic cancer tumourigenesis study]
(https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0753332220303085)
- [Effect of Resveratrol treatment on human pancreatic cancer cells]
(https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC8588171/)
- [Fisetin inhibits proliferation, migration, and invasion in pancreatic cancer]
(https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC8660603/)
- [Fisetin induces autophagy in pancreatic cancer cells research]
(https://www.nature.com/articles/s41419-019-1366-y)
- [N-acetyl-L-cysteine sensitizes pancreatic cancers to gemcitabine]
(https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC4461568/)
- [N-acetyl cysteine induces quiescent-like pancreatic stellate cells study]
(https://jeccr.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13046-021-01939-1)
- [Incidental use of high-dose Vitamin D3 in pancreatic cancer case]
(https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC6319684/)
- [Role of Vitamin D in preventing pancreatic cancer review]
(https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3025373/)
- [Safety of high-dose Vitamin D supplementation research]
(https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31746327/)
- [Association between dietary zinc intake and pancreatic cancer risk]
(https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC5463257/)
- [Review of zinc status and concept in pancreatic cancer]
(https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC3815663/)
- [Molecular mechanisms of lipopeptides from Bacillus subtilis study]
(https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2667394021000198)
- [Optimization strategy for Bacillus subtilis MT453867 levansucrase research]
(https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0141813021010321)
- [Probiotics and cancer relationship overview]
(https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6409507/)
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