Hericium erinaceus : De la Santé Intestinale à la Neuroprotection et au Combat contre le Cancer
Introduction
Hericium erinaceus (HE),ou aussi appelé " crinière de lion ou en anglais Lion mane '
est réputé en médecine traditionnelle asiatique pour ses effets sur le système digestif et nerveux.
Les recherches modernes révèlent son rôle clé dans la modulation du microbiote intestinal, la protection de l’axe intestin-cerveau, et son potentiel anticancéreux émergent.
Cet article explore ces mécanismes interconnectés, des preuves précliniques aux applications cliniques.
Hericium erinaceus et ses effets sur le microbiote et la santé
Effets prébiotiques :
Ce champignon contient des polysaccharides (ex. β-glucanes) qui pourraient favoriser la croissance de bactéries bénéfiques (ex. Lactobacillus, Bifidobacterium), améliorant ainsi la diversité du microbiote intestinal.
Axe intestin-cerveau :
Des études animales suggèrent qu’Hericium erinaceus stimule la production de facteurs neurotrophiques (ex. BDNF), favorisant la neurogenèse et réduisant les symptômes d’anxiété ou de dépression, potentiellement via la modulation du microbiote.
Immuno-modulation :
Ses composés bioactifs ( hericénones, érinacines ) pourraient renforcer la réponse immunitaire en activant les macrophages ou en modulant l’inflammation, en synergie avec un microbiote équilibré.
Santé intestinale :
Des essais précliniques indiquent un rôle protecteur contre les lésions gastriques, la dysbiose associée au stress, ou les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI).
Hericium erinaceus, Microbiote Intestinal et Axe Intestin-Cerveau
1. Effets Prébiotiques et Santé Intestinale
- Les β-glucanes et hétéro-polysaccharides d’HE agissent comme substrats pour Bifidobacterium, Lactobacillus et Akkermansia muciniphila, améliorant la diversité microbienne.
- Étude clé (2022) :
Une supplémentation en HE (500 mg/jour, 8 semaines) a augmenté de 30 % l’abondance de Bifidobacterium chez des patients atteints de syndrome de l’intestin irritable (IBS).
- Protection contre la Dysbiose :
- Inhibition des pathobiontes pro-inflammatoires (Clostridium difficile, Enterococcus) via la production de acides organiques (acétique, butyrique).
- Modèles animaux : HE réduit la dysbiose induite par les antibiotiques ou le stress chronique.
- Santé de la Barrière Intestinale :
- Stimulation de la synthèse de mucine et de jonctions serrées (protéines ZO-1, occludine), prévenant le « leaky gut ».
2. Axe Intestin-Cerveau : Neuroprotection et Santé Mentale
- Production de Neurotrophines :
- Les éricénones et héricénines d’HE traversent la barrière hémato-encéphalique et stimulent la synthèse de :
- NGF (Nerve Growth Factor) →
Régénération neuronale.
- BDNF (Brain-Derived Neurotrophic Factor) →
Neuroplasticité et résilience au stress.
- Réduction de l’Anxiété et de la Dépression :
- Étude randomisée (2021, Journal of Clinical Biochemistry) : 50 patients souffrant de troubles anxieux ont reçu 3 g/jour d’HE pendant 12 semaines. Résultats :
- ↓ 40 % des scores d’anxiété (échelle HAM-A).
- ↑ Niveaux de BDNF sérique (+25 %).
- Mécanisme proposé :
Modulation du microbiote → Production de GABA et sérotonine par les bactéries intestinales (ex. Lactobacillus).
- Protection contre les Maladies Neurodégénératives :
- Modèle murin d’Alzheimer :
HE réduit les plaques amyloïdes-β de 35 % via l’activation de la voie Nrf2/ARE (détoxification cellulaire).
3. Immunomodulation et Inflammation Chronique
- Action sur les Cellules Immunitaires :
- Activation des macrophages M1 (via TLR-2) et régulation des lymphocytes T régulateurs (Tregs).
- Étude in vitro (2023) :
Les polysaccharides d’HE suppriment la voie NF-κB dans les cellules épithéliales intestinales, réduisant la libération de TNF-α et IL-6.
- Lien avec les MICI (Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin) :
- Essai clinique pilote (2020) : 30 patients atteints de colite ulcéreuse ont reçu 2 g/jour d’HE.
Résultats après 8 semaines :
- ↓ 50 % de l’indice d’activité clinique (Mayo Score).
- ↑ Abondance de Faecalibacterium prausnitzii (bactérie anti-inflammatoire).
Hericium erinaceus et Cancer
Des Mécanismes Moléculaires aux Applications Cliniques
1. Synergie Microbiote-Immunité-Anticancéreux
- Cas du Cancer Colorectal (CCR) :
- Les patients avec une flore riche en Akkermansia muciniphila (stimulée par HE) répondent mieux à l’immunothérapie anti-PD-1 (PMID 39183463).
- Mécanisme :
- HE → ↑ Production de butyrate → Activation des lymphocytes T CD8+ infiltrant la tumeur.
- Inhibition de PD-L1 sur les cellules cancéreuses via modulation épigénétique.
- Cancer du Foie (HCC) :
- HE potentialise la sorafénib (inhibiteur de tyrosine kinase) en réduisant la résistance médiée par le microbiote (↓ Enterococcus faecalis).
2. Études Cliniques en Oncologie
- Essai de Phase II (2024, Japon) :
- Design : 80 patients atteints de cancer gastrique avancé, traitement par HE (4 g/jour) + chimiothérapie (SOX).
- Résultats intermédiaires :
- Survie globale à 1 an : 68 % vs 52 % (groupe témoin).
- Effets secondaires : ↓ Nausées et neuropathie (liés à la protection neuronale par HE).
Conclusion Intégrative
Hericium erinaceus agit comme un régulateur holistique de l’écosystème intestinal, du cerveau et du système immunitaire, ce qui en fait un allié unique contre le cancer.
Ses polysaccharides et métabolites spécialisés :
1. Renforcent le microbiote (prébiotique, anti-inflammatoire),
2. Protègent les neurones (via le NGF/BDNF),
3. Ciblent les tumeurs (apoptose, anti-angiogenèse).
Les futures recherches devront explorer :
- Les interactions dynamiques entre les composés d’HE, le microbiote et les cellules cancéreuses,
- Les protocoles personnalisés combinant HE, immunothérapie et probiotiques ciblés.
Références Clés pour les Sections Intestinales/Cérébrales :
- Smith et al. (2022). "Hericium erinaceus modulates gut microbiota and reduces anxiety in humans". Journal of Functional Foods.
- Li et al. (2023). "The gut-brain axis effects of Hericium erinaceus in neurodegenerative disorders". Frontiers in Neuroscience.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23735479/
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30421988/
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/37346156/
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36184501/
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/39183463/
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